Jacqueline,
Il faut que tu saches que les Speed If en France c’est assez différent d’ailleurs.
Nous nous rencontrons tous dans un café près de la place du Tertre à Montmartre, un petit café avec des tables rondes trés étroites et de la vigne vierge, et nous avons tous des bérets et des t-shirt rayés.
Nous déclamons tout d’abord quelques vers de Baudelaire en buvant du vin tandis que JL joue de l’orgue de barbarie dans un coin du café.
Ensuite, sur un ton très parisien et prétentieux nous parlons futilités, par exemple : pertinence de la mimésis, procédés narratifs, littérature structuraliste. C’est l’occasion d’utiliser quelques locutions en latin ou en grec ancien qui sont un peu des private jokes pour nous. Bien entendu, nous parlons très fort, afin que les autres personnes dans le café comprennent à quel point nous sommes des as de l’interactive fiction et que l’intégrité du monde vacillerait sans notre présence.
Parfois une femme passe près de nous et l’un d’entre nous se lève pour l’embrasser façon tango passionné et ensuite crier : Le Jeu Vidéo Industriel ne passera pas !
Et parfois, quand on a le temps, on code un petit jeu. Mais là n’était pas, tu as bien compris, l’essentiel de l’expérience.
JB