J’ai une question, que je n’arrive pas à resoudre : pourquoi, les joueurs jeunes d’aujourd’hui pour la plupart trouve que les jeux textuels sont totalement inutiles et font tous pour détester ce genre de jeux ?
je ne pense pas qu’ils fassent tout pour détester, mais plutôt que des jeux sans graphismes et paillettes cela les intéresse moins que des jeux plus « accrocheurs », genre FSP. Ce n’est sans doute pas le même créneau.
C’est également sans doute pour la même raison qu’un livre / roman à lire (sans images ), même de fantasy genre Barjavel, Moorcock ou Zelazny, c’est moins attractif pour beaucoup de jeunes que Shrek ou Taxi au cinéma.
Mais ça c’est pas nouveau.
Ouais, je sais, mais à une époque, les jeunes adolescents adoraient ce genre de jeu. Quoi qu’il en soit, c’est dommage pour ceux qui ne trouve pas ca intéressant.
Ah non, pas « LES jeunes adolescents adoraient ces jeux ».
Mais « CERTAINS jeunes adolescents adoraient ces jeux ».
Et dans le nombre de personnes touchées, c’est plus qu’une nuance.
L’analyse est simple : les jeux intéractifs ont toujours été un loisir de niche, quelque soit l’époque, car pour ces jeux il faut réfléchir - grave problème que de se servir de son cerveau pour une population a 50/60% totalement décérébrés. La principale différence provient du fait qu’il y a un certain temps ce loisir était florissant et relativement bien connu sur la scéne des geeks-qui-en-veulent, puis est tombé dans l’oublis avec l’arrivé d’autre jeux.
Mais cela dépend en fait beaucoup des différences individuelles, de la conjoncture actuelle et des marées au nord de la grande bretagne.
Mettre Barjavel et Zelazny dans la fantasy adolescente débile, mais t’as pas honte. A la place de ces monuments, les temps modernes nous ont donné tellement d’exemple de fantasy interchangeable et énième copie du seigneur des anneaux en moins imaginatif : Eragon, les cycles en cascades genre l’épée de vérité ou le trône de fer, etc.
non justement, ce n’était pas péjoratif, je voulais dire justement que ce type de roman fantasy était sans doute moins courus chez certains jeunes actuellement que les films « grands publics et grand budgets », qui passent comme des modes.
Et sinon je mets au même niveau littéraire Barjavel, Zelazny, Goodkind ou Tolkien, sauf que je préfère personnellement le deuxième et le troisième au premier et au dernier (je n’ai lu qu’un livre de Barjavel cela dit, et il n’était même pas SF, mais j’ai bien aimé quand même).
Je viens de finir récemment le premier roman du cycle « l’épée de vérité » (en V.O) de Goodkind , et j’ai trouvé la narration très bonne, et les idées intéressantes et bien développées (même si les séances SM lorsque le héros est capturé font un peu hors de propos et voyeurisme). Pour le coup j’ai trouvé cela plus intéressant qu’une ènième lutte entre le bien absolu et le mal absolu comme chez Tolkien (même si je reconnais son rôle précurseur et la qualité de l’écriture).
J’ai survolé la version française du livre « wizard’s first rule », et vu qu’ils avaient traduit « Mother Confessor » par « Mère inquisitrice », je ne sais pas ce que vaut le reste de la traduction mais cela me semblait pas trop correspondre à l’idée derrière sur ce point par exemple.
Au niveau d’Eragon, le film est très différent du roman. Je ne suis généralement pas trop adepte des gros projets commerciaux (ne pas oublier que notre leimotiv c’est "Le Jeu Vidéo Industriel ne passera pas " cf. ifiction.free.fr/forumBB/viewtop … =3706#3706 ), mais en lisant le livre Eragon malgré mes réticences initiales, j’ai reconnu que le roman avait de bonnes qualités littéraires et narratives, mais enfin, après c’est chacun ses goûts.
Il y a une liste des différences entre le livre et le film ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Eragon_(film)
(edit : faudrait que phpbb apprennent les liens wikipedia)
Quand à Moorcock, il a été capable du bon (selon moi : le début du cycle de Corum) comme du pire. D’autres romans, il a dû les écrire dans une soirée je pense (il reconnaît lui-même avoir écrit certains romans très rapidement).
Et sinon, je crois que JB aime bien le trône de Fer.
Mon message n’était absolument pas polémique, ou plutôt si, juste un peu, mais pas méchant. Je n’avais pas l’intention de déclarer la guerre a certains livres, juste remettre certaine choses dans leur contexte initiale.
Rien a dire, j’ai exactement les mêmes goûts que toi a ce niveau. Ces auteurs ont écrits des très très bons livres, qui ne frisent le chef d’oeuvre que parce que la fantasy en elle-même est un genre par trop commode, proposant trop de facilité d’écriture. De même, Moorcock a écrit du très bon comme du très mauvais (pouah ! Hawkmoon !), et il se ne faut pas se fier à la qualité certains de ses cycles les plus connus (pouah ! Elric !).
Alors là, par contre, rien ne va plus. J’ai lu Eragon mais je n’ai jamais pu aller plus de la moitié du roman. Non pas que je ne veuille pas. Je me suis réellement forcé et je n’avais aucun apriori au départ. Mais que faire lorsque l’auteur, avec un style lamentable et une psychologie des personnage digne d’un gamin de sept ans, nous ressert sur un plateau d’argent (ou de bronze, ou de fer, ou de rouille) un par un tout les poncifs de l’heroïc-fantasy dans une soupe indigeste ? La découpe en chapitre d’Eragon a au moins le bon principe d’être claire : Un poncif par chapitre, et pas plus d’un. C’est tellement… tellement… indicible. Vraiment. Eragon est pour le moins une mauvaise expérience de lecture.
Quand a l’épée de vérité, l’histoire est d’une bêtise a faire peur (tiens donc, un chtit con dans sa brousse. Et voilà qu’une jeune fille arrive et demande de la sauver, elle et le monde d’un malfaisant qui veut le gouverner en trouvant des objets magiques !) et l’auteur le sait, comme il sait très bien utiliser des scénes dérangeantes (S.M, celles concernant la grande inquisitrice) pour captiver les esprits faibles. Comme une poule devant un couteau, je vous dis, mais aussi indigeste - voir plus - qu’Eragon, car l’auteur ajoute a l’incapacité une bonne part de mauvaise foi.
Comparé à ces deux extrêmes, le trône de fer s’en tire honorablement, et l’histoire, même si elle traîne en longueur, paraît au moins empreinte d’une certaine force.
Toujours aussi amicalement ,
Thesmallgamers.
PS : As-tu lu le cycle de Gormanghast ?
Mon avis à propos des « joueurs d’aujourd’hui »…
Le nombre de personnes touchées par le net allant en augmentant, et le fait qu’il y aura toujours des gens pour aimer lire et réfléchir, font qu’il y aura, à mon avis, toujours un public pour les jeux d’aventures en mode texte.
Mais il y a mode texte et mode texte. Un jeu bien empaqueté comme Lieux Communs, Ekphrasis, Future Boy ou 1893 ont forcément plus d’attrait auprès des gens qui ont l’habitude de voir des packagings professionels et des graphismes poussés de partout.
Mais du même coup, voilà, on perd (du point de vue de l’auteur), le suprême avantage de la fiction interactive, qui est de pouvoir tout faire de A à Z, même si l’on est pas graphiste ou musicien.
Le côté old school du texte pur aura toujours lui aussi quelques adeptes, mais ça ne pourra que rester marginal. A moins que de nouveaux équipements relancent la mode du texte (petit espoir dans le téléphones et les livres électroniques)… mais bon, même la, quand on voit ce que Microsoft et d’autres s’apprêtent à sortir au niveau des tables sensitives et tout le tralala hyper technologique, je me dis que la lutte va être rude
L’avenir sera peut-être aux fictions interactives vocales
Ok merci, à tous pour vos différents avis sur la question !
Certes !
Pour information, je signale que parmi les « adolescents trouble du comportement » dont j’ai la charge, un certain nombre me demande et redemande de la fiction interactive !!.. (Les mêmes qui n’arrivent pas à quitter MSN pendant qu’ils envoient un SMS et regardent la télé ou plus sûrement les videos de Youtube !) Ils sont certes désolés qu’il n’y ait que du texte (justement !) dans les fictions interactives que je leur propose (cf. Livrant) mais jouent le jeu, et ça marche plutôt bien.
Donc espoir !
C’est encourageant en effet
Peut-être qu’un déclic lié à un jeu très bien promu pourra élargir considérablement le public des fictions interactives.
Peut-etre aussi faudrait-il réalisé des fictions interactives, dans le genre, jeu de stratégie, ou autre, car se sont des genres de jeux qui plaisent aux jeunes.
T’entends quoi par là ? Un jeu piloté à la voix ? Des énigmes sonores ?
Si je peux exprimer mon avis sur les « joueurs d’aujourd’hui », effectivement la concurrence des dernières consoles et jeux tout 3d fait énormément d’ombre aux ifs. Je vais pas réécrire tout les avantages liés à la fiction interactive, mais le style à pour moi sa place, du fait de l’interface très particulière et autre subtilités.
Vous imaginez Lieux Communs sur playsation ?
Mais un gros coup de pub sur l’if, pourquoi pas… Qui souhaite financer une campagne de pub pour Ekphrasis ?
Ekphrasis n’est pas assez grand public, je pense, tout comme Lieux Communs.
Pour toucher un large public, il faudrait un jeu plutôt humoristique, bien « emballé », très facile à terminer, extremement facile à installer et profondément débuggé.
Et pour les fictions interactives vocales, je pensais à quelque chose qui pourrait se jouer avec les baladeurs MP12 du futur
L’aventure est racontée de manière audible, et le joueur interagit soit en parlant (pour l’instant ça ferait con dans le bus mais ça deviendra de plus en plus socialement acceptable avec le temps je pense, et puis pas besoin de gueuler), soit avec de petites commandes manuelles sur un tit menu genre LCD.
Je parlais dans le genre Guerre nucléaire que j’avais réalisé, un peu comme ca, des jeux qui mélent texte et stratégie.
Mélanger fiction interactive avec d’autres genre, comme gestion, tactique ou stratégie, fait partie de mes envies et de mes projets. D’ailleurs mon jeu pour le concours 2007 pourrait s’en rapprocher.
Mais bon, je ne pense pas que ça soit la piste idéal pour démocratiser le genre. Ce serait un peu mentir sur la marchandise et décevoir les joueurs potentiels, car 99% des fictions interactives sont tout de même axées sur l’aventure, la résolution d’énigme, l’exploration…
Ce n’est pas parce qu’un jeu est en mode texte que c’est une fiction interactive.
La plupart des jeunes de 1983 n’avaient pas d’ordinateur et méprisaient ceux qui en avaient un car ils trouvaient que les ordinateurs étaient totalement inutiles, et ils faisaient tout pour détester ce genre de loisir d’intello. Faut-il préciser que la plupart n’entendirent jamais parler de jeux d’aventures en mode texte ? Et même ceux qui avaient un ordinateur rêvaient surtout de sons et de graphismes.
(mais ce n’est qu’un point de vue subjectif sur cette époque)
toi aussi on te jetait des cailloux dans la cours de récréation au collège parce que tu avais un atari/amstrad/cpc/c64 ?
À part pour les graphismes et les sons (et le peu d’intérêt qu’avaient les joueurs de ma connaissance pour les jeux d’aventure texte, voire peut-être même d’aventure en général), je n’ai pas du tout les mêmes souvenirs que JL à propos des jeunes et des ordinateurs. Mais il est vrai que je n’ai guère connu ça qu’à partir de 1987-1988, pas 1983 : il est fort possible qu’il y ait eu des changements très rapides à cette époque…
Moi pas, en tout cas ! Est-ce une blague ?
Si les joueurs plus tot moderne n’aime pas trop les jeux d’aventures textuelles, cela vient surement du fait, que ces aventures demandes un cerain cotés intelectuelles, quelqu’un qu’y a des connaissances suffisantes en programmations peuvent les réaliser et ensuite, le manque d’image. Aujourd’hui, ce qui est dommage, c’est que souvent tous est fait pour démoraliser les programmeurs débutants, en leur disant que ce qu’il font sera dépasser le lendemain. Ce qu’il faudrait faire, ce serait créer des sortes de tutoriaux pour montrer la facilité de programmation pour ces jeux et leur intérets.