Est-ce qu’un fichier z5 à ouvrir dans un interpréteur est bien plus compliqué à utiliser qu’un fichier vidéo à ouvrir dans un lecteur divx ou apparenté ? Et par rapport à un fichier .doc à ouvrir dans le traitement de texte word ? C’est exactement le même problème : un fichier de donné lu par un interpréteur de données (ce n’est pas parce que cela s’appelle machine virtuelle que c’est lourd et peu pratique, d’ailleurs les exécutables windows tournent également dans une machine virtuelle, et .NET est également une machine virtuelle pure et dure)
L’aventure ne pourra jamais exister en tant que telle sans interpréteur, sauf peut-être dans les élucubrations de Textfyre qui veut créer un système basé sur les technologies fermées de microsoft, alors là ils pourront créer des exécutables qui ne tourneront que sous windows (cela n’a pas l’air d’avoir reçu un très bon accueil de la part des gens sur RAIF)
Quand à sortir un unique exécutable (windows évidemment), outre le problème des virus probables (que l’on n’a pas avec un fichier de jeu seul), cela ne me semble pas plus logique que si on distribuait un fichier mp3 avec un installateur de winamp, pour placer le fichier musical dans le menu démarrer avec un raccourci pour l’écouter.
Cela dit, je suis d’accord pour dire que cela fait un peu plus pro s’il y a un icône personnalisé pour démarrer le jeu. J’ai donc passé une partie du début de l’après-midi (environ 2 h) pour trouver un programme pas trop pourri pour créer un tel lanceur. J’ai un peu galéré dans la jungle des programmes limités, mais ce programme gratuit finalement est le mieux pour cela : Bat To Exe Converter, que l’on trouve ici :
f2ko.de/English/english.php
avec cela on peut créer un script batch et le convertir en exécutable, et ajouter un icône.
Pour le script bat, il suffit qu’il soit de cette forme :
start interpreter\glulxe.exe *.blb
et cela fonctionne dans tous les cas de figure, où le fichier de jeu est en glulx, et l’interpréteur se trouve dans un sous dossier nommé interpreter.
J’ai donc créé un exécutable avec un bel icône qui figurera dans le jeu Lieux Communs. J’en ai également profité pour mettre à jour le reste de l’archive avec quelques modifications mineures :
informfr.tuxfamily.org/
Vous pouvez tester si vous voulez.
En ce qui concerne les jeux commerciaux comme Future Boy ou 1893, ils semblent très bien faits, et je pense que leurs auteurs ont dû passer énormément de temps pour tout fignoler. Je ne pense pas que cela soit lié à la plateforme, que cela soit Tads, Inform ou Hugo les 3 peuvent faire un rendu très convenable (le jeu City of Secret également a un superbe rendu). Adrift j’ai un peu plus de doutes… : ccxvii.net/gargoyle/others/adrift.html (mais cela n’empêche pas de pouvoir faire de bons jeux bien entendu)
Pour 1893, je pense que c’était sur mac intel que cela pose problème, car sur mac powerpc, il y a un émulateur pour vieux programmes.
Mais tout cela c’est pour le graphisme et les sons. Un jeu comme Bronze, uniquement textuel, me semble très pro dans tout ce qu’il est possible de faire, toutes les facilités (il est possible de surligner en gras les objets importants ou manipulables dans le jeu il me semble).
Il y a également les jeux de Malinche qui sont commerciaux. Je n’aurais rien de mal à dire dessus. Je n’ai pas assez joué, en tout cas le jeu gratuit ainsi que la démo me semblaient de bonne facture, même si assez classiques (le site internet par contre ne fait pas pro du tout…). C’est sans doute surtout son attitude qui le rend si haït sur RAIF, et le fait qu’il ne se passionne pas pour la réalisation de jeux sociaux-culturels-tranche-de-vie assez chers à une partie RAIF. Mais pourtant même des jeux d’ambiance heroic fantasy sont parfois bien accueillis sur RAIF, à mon avis c’est surtout une question d’humilité qui manque (il se nomme lui-même « grand implementor », et se croit le dernier descendant de l’esprit Zork, forcément ça fâche).
Le maître-mot de la qualité, en plus des qualités d’écriture, c’est bien entendu d’avoir le moins de failles et de bugs, et également d’envisager le plus de cas possibles, si bien que le joueur ne pourra pas tout tester, mais s’il rejoue il découvrira de nouvelles choses (en tout cas éviter tous les objets du décors qui deviennent absents si on veut les examiner). En jouant à des jeux infocoms, on se rend compte de tous ces détails, et ces jeux étaient créés par une équipe bien plus grande que celle de « lieux communs », sur bien plus longtemps aussi, et à temps complet (et sans graphismes). On comprend que leurs jeux soient aussi aboutis !